En août 1944, il a fait la campagne d’Italie où il a été blessé au bras et à l’omoplate gauche. Il a été évacué dans un hôpital de Bad Gastein en Autriche où il est resté deux mois.
Le 19 novembre 1944, Frédéric Goetz a bénéficié d'une permission. A plusieurs reprises en cours de route, en particulier à Munich et à Stuttgart, des avis étaient diffusés par haut-parleurs annonçant que toutes les permissions étaient supprimées et que les bénéficiaires de congés devaient immédiatement se présenter à la "Feldgendarmerie". Mais Frédéric Goetz n’avait qu’une hâte, c’est de rentrer chez lui. Il a poursuvi sa route et a réussi à incorporer un détachement de soldats allemands du "Volkssturm" qui allait vers Strasbourg. Il a passé le Rhin à Kehl avec un des derniers trains qui amenait des renforts allemands à Strasbourg, le 22 novembre à 23 heures. Drôle d’ambiance !
Le lendemain, 23 novembre 1944, Strasbourg a été libéré par les troupes de la deuxième Division Blindée du Général Leclerc.
Frédéric est enfin arrivé à Plobsheim et s’est caché dans sa famille. Personne, en dehors de ses parents, n’était au courant de sa présence. Les Allemands sont restés à Plobsheim jusqu’au matin du 28 novembre 1944, ce qui veut dire qu'au moment de la libération du village, il n'y avait plus de soldats allemands présents sauf un, caché : lui, Frédéric Goetz !
Vers la mi-décembre 1944, il s'est présenté au Centre de démobilisation de Strasbourg.
Et en 1960, il a reçu la reconnaissance de la qualité d’incorporé de force dans l’Armée allemande. pour la période du 21mai 1943 au 22 novembre 1944.
Le 16 février 1945, guéri de ses blessures et par goût de l’aventure, il s’est engagé comme soldat de 2e classe dans le premier bataillon de chasseurs à pied (BCP). Comme il n’avait rien d’autre que son uniforme allemand, sa sœur le lui a teint en brun avant son départ à la caserne de Mulhouse.
Ensuite il a participé à la campagne de France avec le 31e BCP. Il s'est battu au Rohrschollen au sud de Strasbourg. Puis il a traversé le Rhin à Speyer et s'est battu en Forêt Noire. Lors de la capitulation allemande, le 8 mai 1945, il était à Uberlingen.
Après la guerre, il restera encore de longues années dans l'armée française.
L'intégralité de son témoignage est à lire ici.