Le calvaire et les tombes autour de l'église catholique

L'ancien cimetière de Plobsheim (derrière l'église catholique)

Les Plobsheimois trouvaient autrefois le repos éternel dans le cimetière entourant l'église jusqu'à l'aménagement du nouveau cimetière au sud du village au 19e siècle.

Il servit une dernière fois de lieu d'inhumation quand il fut transformé en cimetière militaire provisoire lors de la libération de l'Alsace en 1944/1945, avec une quarantaine de tombes de soldats, surtout de la IIème DB de la Brigade Alsace Lorraine. Les familles des soldats étant éloignées, ce sont des habitants de Plobsheim qui entretenaient leurs tombes.

 

Tombes militaires

 

Un ensemble de monuments funéraires a été conservé lors de l'aménagement du parking sur l'ancien cimetière ainsi qu'un calvaire. Observez les décors : mains, couronnes, drap, anges... Ces monuments appartenaient à des familles assez aisées pour pouvoir acheter une stèle à la place d'une simple croix en bois. On retrouve celui de Johannes Lechten, un pasteur ayant officié à Plobsheim pendant 40 ans (de 1818 à 1858) et celui d'Anne Victoire de Kempfer dont le père était le dernier seigneur de Plobsheim.

 

Calvaire


Le calvaire :

La base et la traverse avec les statues de la Vierge et Saint-Jean ont été érigées par Diebold RUDOLF en 1746. Il était Schultheiss c'est-à-dire « prévôt ». Le prévôt représentait le seigneur du village, il était chargé de la juridiction civile sur tous les citoyens du village, à l'exception de ceux ayant des charges relevant du seigneur ou de l'évêque. La commune a fait sculpter la croix et le Christ en 1846 (sculpteur : D. HUBERT ?) Une pierre, posée devant le calvaire, était insérée dans celui-ci. Elle a été enlevée lors de l'aménagement du parking de l'église en 1988.

 

Steles

Les stèles :

n°1 : Monument sépulcral STOSKOPF
On peut y lire qu'ici reposent les cendres d'un enfant nommé Jacques STOSKOPF. Etant donné qu'il n'y avait pas de Stoskopf à Plobsheim, il est probable qu'il ait appartenu à la famille Stoskopf qui possédait le moulin de Wibolsheim.
 

n°2 : Monument anonyme
C'est une tombe anonyme, il manque la plaque. On remarque une couronne de fleurs séchées nouées par un ruban.
 

n°3 : Monument sépulcral KOEGLER
Ici repose Jean-Philippe KOEGLER, né le 27/04/1797, décédé le 08/02/1857, fils de Jean Philippe et Ursule ENGEL. Son père était aubergiste, propriétaire de la maison LORENTZ et du Chariot d'Or. Son oncle, Jean Jacques Koegler, était aubergiste au Bœuf et son grand-père, qui s'appelait aussi Jean Jacques, était boulanger et aubergiste au Cerf.


n°4 : Monument sépulcral de la famille Kapp
- Jean Jacques Kapp, fils de Jean, huilier (ferme Ölmann) et Anne Marie Koegler (fille de Jean-Jacques, aubergiste au Boeuf et donc cousine de Jean-Philippe Koegler -monument n°3-) s'est marié le 15 avril 1848 avec Salomé SCHREIBER, fille de Jean Georges et Marie Salomé LAUFFENBURGER.

- Frédéric Théophile Kapp est né de cette union en 1849 à Eschau.
- Jean Jacques Kapp né à Wibolsheim est probablement aussi leur fils. 

Jean Jacques Kapp père s'est remarié le 14 octobre 1856 avec Louise Schreiber (voir face gauche), sœur de Salomé.
 

n°5 : Monument sépulcral LECHTEN
Jean Lechten fut le 23ème pasteur de Plobsheim (de 1818 à 1858). Il est né à Wissembourg le 27 octobre 1792 ; sa femme, Marie Charlotte, quant à elle, est née à Rothau le 19 février 1790.

Leur petit-fils est enterré dans la même tombe (voir face droite).

Jean Charles Adolphe était le fils de Gustave Adolphe et de Chris. Sophie Amélie Lechten.
 

n°6 : Monument sépulcral d'Anne Victoire de KEMPFER
Anne Victoire, née à Strasbourg, était la fille de Jean Baptiste de Kempfer et d'Anne Françoise de SAULNOIS et la veuve d'Antoine Henri de BOISTEL. Elle fut la dernière descendante de la famille Kempfer et la dernière habitante du château des Zorn avant son rachat par la commune en 1836. Elle était connue pour sa bonté et sa charité.
 

N°7 : Monument sépulcral d'Ursule KOEGLER
Ursule née ENGEL est née le 17 décembre 1777 à Muttersholtz. Elle était la mère de Jean Philippe Koegler (voir monument n°3).
 

N°8 : Monument WILM
Marie-Anne Schneider est née à Molsheim le 2 août 1822. Son père était maréchal-ferrant dans cette ville.  
Le 23 octobre 1845 elle épouse le Plobsheimois Jean Wilm à Paris.

Celui-ci est né à Plobsheim le 3 mai 1812. A l'âge de 21 ans, il s'engage dans une carrière militaire qui va le mener jusque dans les rangs de la gendarmerie d'élite de la garde impériale sous Napoléon III. C'est dans cette arme qu'il sera de la Campagne d'Orient, servant en Crimée et participant au siège de Sébastopol et à la prise de la redoute de Malakoff.

Marie-Anne, son épouse, est cantinière dans la même armée et a été autorisée à le suivre durant cette campagne qui durera un peu plus d'un an. Elle fut décorée, comme son mari, de la médaille de Crimée le 18 mars 1858.

Elle rend son dernier souffle à Plobsheim, dans une maison de la rue de l'Eglise, le 25 janvier 1880, à l'âge de 58 ans. Elle est enterrée à côté de l'église catholique où l'on peut voir encore sa stèle, sur laquelle figure également le nom de son fils décédé en 1863 à l'âge de 19 ans.

 

Photo wilm copy

Marie-Anne WILM née SCHNEIDER

 

Le texte sur la stèle :

ICI REPOSENT

MARIE

ANNE WILM

née SCHNEIDER

CANTINIERE DU REG. de GENDARMERIE

DE LA GARDE DECOREE de la MEDAILLE

de CRIMEE LE 18 MARS 1857

DECEDEE LE 25 JANVIER 1880

A L'AGE DE 58 ANS

 

Son Fils JEAN WILM

DECEDE LE 10 MAI 1863

A L'AGE DE 19 ANS

 

Ludovic SENG - « Le Giessen » Association pour le Patrimoine de Plobsheim 2005 ©