Historique de Plobsheim
HISTORIQUE DE PLOBSHEIM
C'est sous le règne de Charlemagne, roi des Francs, que Plobsheim est mentionné pour la première fois. En effet, en 778, dans son testament, l'évêque Rémi de Strasbourg fait don à l'Evêché de Strasbourg du couvent d'Eschau ainsi que des possessions y attenant, situées en partie sur le territoire de Plobsheim (cité à deux reprises avec les orthographes suivantes : "Blabodsaime" et "Bladbotesheime").
Après le partage de l'empire, Plobsheim devient terre de l'Empire Germanique et à ce titre, fut cédé à plusieurs reprises comme gage à des particuliers qui étaient des vassaux directs de l'Empereur et constituaient la "Chevalerie d'Empire de Basse-Alsace". Ainsi, les seigneurs et maîtres de Plobsheim s'appellent, entre autres, Heimbourg von Plobsheim, Mossung, zum Treubel,…
Mosung Zum Treubel Zorn von Eckerich (BNUS/Lehr)
Un changement important survient en 1416, date à laquelle l'Empereur Sigismund donne à son tour le fief de Plobsheim à "Johann Zorn von Eckerich". Le destin de Plobsheim sera dorénavant lié pour plus de 250 ans (de 1416 à 1684) à la famille Zorn qui prendra au XVIème siècle le nom de "Zorn de Plobsheim". Les Zorn laisseront une empreinte durable dans le village. Ainsi, ils feront construire deux bâtiments qui, au cours des siècles, garderont une place prépondérante dans la vie et le cœur des Plobsheimois.
Notre-Dame du Chêne (Maria zur Aych) 1454 Château des Zorn 1590
Il s'agit de la Chapelle Notre Dame du Chêne construite en 1454 par Adam Zorn et du Château édifié en 1590 et devenu mairie-école en 1836. De plus, durant la réforme en 1562, les Zorn embrasseront la religion luthérienne et tous les habitants devront suivre la nouvelle doctrine. Pendant plus de 120 ans, Plobsheim sera protestant.
En 1618 éclate la guerre de Trente Ans. Les tensions religieuses et sociales sont exacerbées par les difficultés économiques et l'Alsace devient un enjeu politique et le théâtre d'opérations militaires. Plobsheim a eu sa part de souffrance durant les conflits et les habitants durent se réfugier à plusieurs reprises dans Strasbourg pour échapper aux troupes belligérantes.
Après la signature du traité de Westphalie en 1648, une grande partie de l'Alsace devient française. Pourtant ce n'est qu'en 1681 lors de la capitulation de Strasbourg devant les troupes de Louis XIV, à l'issue de la campagne d'Alsace, que Plobsheim est rattaché au royaume de France. Le 5 juin 1684, le fief de Plobsheim est définitivement retiré aux Zorn par le roi Louis XIV qui l'attribue aux seigneurs Nicolas de Kempfer et Christophe de Güntzer qui furent parmi les premiers nobles de la province à se convertir au catholicisme. Les Kempfer s'installent dans le château des Zorn et les Güntzer construisent leur résidence le "Güntzerschloss" en 1705 dans la rue de l'Eglise.
L'acte de donation de Louis XIV Le Güntzerschloss
Les familles Kempfer et Güntzer partageront le sort de Plobsheim pendant plus de cent ans mais la Révolution met fin à cette situation. Le châtelet des Güntzer est vendu comme bien national et acquis par la famille Lehmann, leurs descendants en sont toujours propriétaires. Le château des Zorn reste aux mains des Kempfer dépouillés de leurs privilèges. Il fut occupé par les Kempfer jusqu'en 1831. Anne–Marie de Kempfer, veuve de Henri Adélaïde de Boistel y mourut le 13 mai 1831. La commune de Plobsheim en fait acquisition le 23 mai 1836 sous l'égide de son maire André Felsz pour servir de mairie-école.
Güntzer Kempfer De Dartein
Le XIXème siècle voit l'arrivée à Plobsheim de la famille de Dartein. Originaire du Périgord, Jean de Dartein est nommé commissaire général des fontes de Strasbourg en 1758. Louis XVI l'anoblit en 1778 et son fils lui succèdera dans sa charge que la Révolution lui conservera. Après avoir fait fortune dans les canons, les de Dartein prennent une nouvelle orientation et investissent dans la forêt. Félix De Dartein achète un lot de forêts (46 ha) sur le ban communal de Plobsheim en 1837.
Le château du Kempferhof Intérieur de la chapelle
(Photos du site du Kempferhof)
Cette forêt ayant appartenu aux Kempfer, Jules de Dartein, arrivé au village en 1869, choisit d'appeler le nouveau domaine qu'il fonde en 1890 le Kempferhof. C'est là qu'il fait ériger une petite chapelle de style lombard, ouverte aux visites pendant les Journées du Patrimoine. C'est lui également qui fera construire la route des 7 écluses, (aujourd'hui dans le golf), et la maison de maître située le long du CD468 et plus connue sous le nom de maison de Gail.
Si les guerres de 1870 et de 1914-1918 n'ont pas beaucoup touché le village, la dernière guerre ne l'a pas épargné. Dès la déclaration des hostilités le 1er septembre 1939, la population est évacuée à Port-Sainte-Foy. La Dordogne servira de refuge et prêtera son hospitalité aux Plobsheimois pendant 11 mois. Les premières familles seront rapatriées le 9 août 1940 : le village est occupé par l'armée allemande. Il sera libéré le 28 novembre 1944.
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Avant le retour vers Plobsheim - Devant la gare de Saint Antoine Port-Sainte Foy en Dordogne en aoùt 1940
Photo collection Virgile Bapst